La fin d’un cycle se profile à Madrid. Carlo Ancelotti ne sera plus sur le banc du Real la saison prochaine. Et derrière cette décision déjà actée, Florentino Pérez s’apprête à enclencher un virage stratégique : remettre l’accent sur les talents locaux et redonner une place centrale à la formation.
Qu’il soulève la Ligue des champions ou pas, qu’il remporte la Liga ou non : Carlo Ancelotti ne continuera pas au Real Madrid. Selon plusieurs sources concordantes, la direction du club a pris sa décision. L’heure n’est plus à la reconduction d’un entraîneur historique, mais à l’ouverture d’un nouveau cycle.
Joaquín Maroto, journaliste très bien informé, l’a affirmé sans détour dans l’émission El Larguero : « Ce n’est pas une question de résultats, c’est plus profond. C’est une histoire de vestiaire, de gestion, d’idées qui tournent en rond. », a-t-il dit. Le penalty mal géré récemment, les cas Arda Güler ou Endrick, les postes mal attribués à Tchouaméni et Camavinga… autant de petits signaux qui ont convaincu la direction qu’un renouvellement s’imposait.

Florentino Pérez semble vouloir remettre en avant une philosophie qu’il n’a jamais vraiment oubliée : celle des « Zidanes et Pavones ». Le projet d’un Real Madrid mêlant stars confirmées et jeunes joueurs issus du centre de formation, la Fábrica. Car ces dernières saisons, si les « Zidanes » étaient bien là — Bellingham, Vinicius, Mbappé demain —, les « Pavones », eux, ont disparu de l’équation. Nico Paz, Arda Güler, Marvel, Peter González… tous peinent à trouver leur place en équipe première. Un constat que la direction entend inverser.
Cesc Fàbregas, l’outsider qui séduit Madrid
Et dans cette logique, un nom surprend, mais gagne du terrain en coulisses : Cesc Fàbregas. Selon le média, l’ancien milieu du Barça, d’Arsenal et de Chelsea, aujourd’hui entraîneur de Côme en Serie A, est perçu comme un profil audacieux mais parfaitement aligné avec la nouvelle direction souhaitée par le club.
Son travail avec le modeste club italien impressionne. Il a mené Côme à une montée historique en Serie A et réussit à y maintenir le club avec une philosophie de jeu claire et engagée. Surtout, il fait émerger des jeunes, mise sur des profils locaux et prône un football exigeant mais intelligent. À Madrid, cette méthode séduit.

Le nom de Zinedine Zidane reste évidemment en haut de la liste. Libre, double vainqueur de la C1 avec le club, et fin connaisseur de la maison, il représente une solution de continuité crédible. Mais son propre désir de revenir n’est pas encore confirmé. Xabi Alonso, lui, séduit par sa montée en puissance avec Leverkusen. Pourtant, sa saison actuelle en Bundesliga suscite moins d’enthousiasme que l’an passé, et des doutes subsistent sur sa capacité à gérer un vestiaire aussi exigeant que celui du Real. Cesc Fàbregas apparaît ainsi comme le « cheval noir », la surprise que Florentino pourrait imposer pour redonner du souffle et recentrer le club sur un projet espagnol, formateur et durable.
L’équipe nationale en filigrane
Ce choix serait aussi une réponse à une anomalie criante : l’absence de joueurs du Real Madrid dans l’équipe nationale espagnole. Un constat que la direction vit de plus en plus mal, d’autant que la Roja brille sans contribution « blanca ». Ramener des profils locaux, donner leur chance aux jeunes issus de la Fábrica, c’est aussi retrouver un lien avec une partie du public espagnol qui ne se reconnaît plus dans un Real uniquement tourné vers les galactiques étrangers.
Le départ annoncé d’Ancelotti ne marque pas seulement la fin d’un homme. Il pourrait symboliser le retour à une identité plus enracinée, plus espagnole, plus proche des valeurs historiques du club. Dans cette recomposition stratégique, la jeunesse locale aura son mot à dire. Et si c’est Cesc Fàbregas qui incarne ce changement, le Real Madrid pourrait bien surprendre tout le monde. Une révolution douce mais profonde est peut-être en train de naître au Bernabéu.